À l’occasion de la fête des Grands-Mères qui a lieu ce dimanche 6 mars, SeniorAdom a publié tous les jours, pendant une semaine, un article sur l’origine de ces expressions que nos parents, grands-parents utilisent, et qui nous font doucement sourire.
Vous trouverez ici toutes ces explications réunies ainsi que trois petits bonus !
Souvent utilisée par nos parents, grands parents, lorsque nous étions trop pressés de retourner jouer, les origines de cette expression restent encore à déterminer à ce jour.
Dans le Dictionnaire d’expressions et locutions, les linguistes Alain Rey et Sophie Chantreau, évoquent l’hypothèse d’une métaphore du papillon qui passe rapidement d’une fleur à une autre.
Une autre hypothèse, plus insolite, attribue l’origine de cette expression aux journalistes du canard enchainé dans les années 30. Ces derniers se rendaient souvent dans un café voisin où un serveur du nom de Papillon prenait les commandes. Lorsqu’on l’appelait, ce dernier répondait à ceux qui l’appelaient « minute, j’arrive ». Ils l’auraient alors surnommé « Minute papillon ».
Souvent utilisé par nos parents, grands-parents, avant de nous faire gentiment rouspéter, nous nous sommes tous déjà demandé « Qui est ce fameux Arthur ? »
Cette expression, qui daterait de la Seconde Guerre mondiale, ne ferait, en réalité, aucunement référence à un prénommé Arthur. Il s’agirait plutôt d’une déformation de l’Allemand « Acht Uhr ! » qui signifie « Vingt heures ! » ; locution qu’utilisaient souvent les patrouilleurs allemands pour rappeler à l’ordre les retardataires qui ne respectaient pas le couvre-feu.
Utiliser pour désigner un temps très frais, cette expression tirerait son origine de la chasse. En effet, la chasse au canard se pratique en automne et en hiver ; pendant les périodes de froid donc. Le chasseur doit, dans ces moments, rester immobile et attentif afin de ne pas louper sa cible.
Le froid de canard correspondrait, plus précisément, à la période ou les lacs et étangs sont gelés et où les canards sont obligés de se réfugier sur la rive sans défense. Il s’agit donc du temps idéal pour chasser ce volatile.
Pour la petite anecdote, dans les pays comme l’Allemagne, l’Italie, l’Israël ou encore le Brésil, on ne parle pas de froid de canard mais… de froid de chien !
La légende raconte qu’au départ, loin d’être un signe de provocation, le doigt d’honneur tire son origine d’une pratique barbare issue de la guerre de 100 ans (qui, pour information, a duré 116 ans).
Durant cette période, lorsqu’un archer anglais se faisait capturer, on lui sectionnait le majeur et l’index afin de l’empêcher de réutiliser son arme de prédilection. Il est à noter qu’à cette période, les Anglais étaient plus aguerris que nous dans l’art de la guerre, et leurs armes, plus puissantes.
Avant chaque bataille, les archers anglais avaient donc pris l’habitude d’exhiber fièrement leur majeur et leur index afin de narguer l’ennemi français.
En France seul le majeur est resté dans ce geste grossier.
Cette expression qui signifie « de bonne heure, dès le levé du jour » n’est plus très jeune puisqu’elle date du 17ème siècle. À cette époque, on ne disait pas « dès potron-minet », mais « dès potron-jacquet ». Le mot Jacquet désignait l’écureuil, petit rongeur qui est en activité dès le petit matin. Le mot « potron », quant à lui vient du vieux français « poitron » qui signifie « arrière-train ». Cette expression signifiait, littéralement, « dès que l’on aperçoit l’arrière-train de l’écureuil ».
Le linguiste Bernard Cerquiglini, explique pourquoi au 19ème siècle, la queue de l’écureuil est remplacée par celle du chat. Selon lui, la transition s’est faite à une époque où le monde citadin prend du terrain face à celui de la campagne. Loin des champs, la population porte son regard sur le chat, animal de compagnie qui apparaît sur le pas de la porte au lever du jour.
Aujourd’hui utilisée pour parler d’une arnaque, cette expression trouve son origine au XIIIème siècle. À cette époque, une taxe avait été instaurée par Saint-Louis pour traverser le point qui reliait l’île de la Cité à la rue Saint-Jacques à Paris. Les forains, plutôt que de payer, faisaient, alors, exécuter un numéro à leur singe pour pouvoir le traverser !
Pour la petite histoire, certaines personnes possédant un signe tentèrent de passer le pont sans payer. Pour s’assurer qu’il s’agissait bien de forains, les gardes prirent l’habitude de demander à ces propriétaires de faire exécuter un tour à leur animal.
Cette expression datant du XIXème siècle semble venir d’un jeu de carte appelé « le capot ». Lorsque l’adversaire perdait, on utilisait la locution « le mettre au capot » pour signifiait qu’il avait perdu. De plus, à cette époque, il existait un vêtement qui s’appelait la « capote ».
Un jeu de mot est alors né : « se prendre une capote » a commencé à être utilisé pour signifier un échec. Avec le temps, et l’évolution de la mode, la capote ayant disparue, l’expression est devenue « se prendre une veste ».
Petit fait intéressant : cette expression était utilisée au départ pour parler d’un échec à des élections, aujourd’hui on l’utilise essentiellement dans le cadre de l’échec amoureux.
Notre dernière expression nous vient directement du jargon marin. Au XVIIème siècle, le mot « branle » désignait des hamacs dans lesquels les marins se reposaient. L’expression « branle-bas », quant à elle, faisait référence à un signal émis sur le navire qui prévenait que tout le monde devait décrocher son hamac, et nettoyer le bateau.
Enfin, l’expression « branle-bas de combat » était un signal utilisé lorsque le bateau était attaqué. Les marins devaient alors décrocher leur couchage pour avoir plus de place sur le bateau pour la bataille.
C’est seulement à partir du XIXème siècle que l’expression a commencé à rentrer dans le langage courant pour désigner une agitation.
Et voilà, notre semaine des expressions de « Grands-Mères » s’achève ici. Nous espérons que vous avez passé une bonne semaine en notre compagnie !
Sources de l’article :
http://www.linternaute.com/expression/
https://www.tv5monde.com/emissions/episodes/merci-professeur